Powder River (Expédition de) 1865

Publié le par François Hameau

Campagne militaire menée au Wyoming par le général Connor dans l’été 1865.

"Traqués comme des loups"

Le général Patrick E. Connor, qui s’est rendu célèbre en 1863 pour avoir massacré deux cent cinquante Shoshones sur la Bear River dans l’Utah, est considéré par les Californiens comme un héros, le "Défenseur de la Frontière". Il déclare que tous les Indiens vivant au nord de la Platte River doivent "être traqués comme des loups".

Le général Greenville M. Dodge lui demande de mettre sur pied, au début du mois d’août 1865, une vaste expédition dirigée contre les Lakotas alliés aux Cheyennes et aux Arapahos.

Le colonel Samuel Cole, parti d’Omaha avec mille hommes, doit rejoindre sur la Rosebud River le colonel Nelson Walker venant de Fort Laramie avec six cents hommes. Connor, qui arrive de l’Utah avec cinq cents soldats pour prendre les Indiens en tenaille, a transmis ses ordres : "Attaquez et tuez tout Indien mâle âgé de plus de douze ans".

Il fait construire Fort Connor là où la Piste Bozeman franchit la Powder River. Le 11 août, il détruit un camp cheyenne dont les habitants ont pu fuir à temps, puis guidé par des éclaireurs pawnees, il remonte la Tongue River à la recherche des Indiens.

Wolf Creek (28 août 1865)

Le fameux scout Jim Bridger découvre un camp arapaho. C’est celui du chef Black Bear. Les Indiens, prévenus par l’un des leurs de la présence de soldats dans les parages, se sont toujours tenus à l’écart des conflits avec les Blancs et n’imaginent pas qu’on puisse les attaquer. Les éclaireurs pawnees de Frank North guident les cinq cents cavaliers du général Connor.

Le 28 août, à l’aube, les soldats chargent le village encore endormi. Les guerriers arapahos tentent de contenir la charge des cavaliers pour permettre aux femmes et aux enfants de fuir. Le sacrifice des guerriers n’est pas inutile. Beaucoup de non-combattants ont réussi à fuir. Les cavaliers de Connor les poursuivent sur plus de quinze kilomètres. Puis les guerriers arapahos font demi-tour et repoussent les soldats jusqu’au camp, les pressant de tous côtés. La mitraille des deux canons les oblige à décrocher. Les soldats empilent les réserves de nourriture et y mettent le feu. Ils emmènent avec eux six cents poneys. Les soldats ont tué soixante-trois personnes et fait une vingtaine de prisonniers.

La déroute

Connor décide de rejoindre les colonnes de Cole et de Walker au nord des Black Hills. Mais il a plusieurs jours de retard et, arrivé au rendez-vous, il ne trouve personne. Les éclaireurs pawnees suivent la piste des troupes de Cole et Walker qui, manquant de vivres, retournent vers Fort Connor.

Les Hunkpapas de Sitting Bull, les Oglalas de Red Cloud et Crazy Horse ainsi que les Cheyennes de Roman Nose lancent d’incessantes attaques contre les soldats de Cole et de Walker qui battent en retraite. Le 9 septembre, une violente tempête de neige, les oblige à abattre neuf cents de leurs chevaux épuisés et transforme la déroute des soldats en débandade. Ils atteignent Fort Connor à bout de forces.

Connor laisse au fort, bientôt appelé Fort Reno, deux compagnies de "galvanized Yankees", d’anciens prisonniers confédérés intégrés dans l’armée de l’Union. Les Indiens ne leur laissent aucun répit et les harcèlent pendant tout l’hiver. Les Sioux restent maîtres de la région de la Powder River. Cette désastreuse campagne a coûté vingt millions de dollars au gouvernement américain. Le général Connor est destitué.

Général Patrick Edward Connor (1820-1891)

Général Patrick Edward Connor (1820-1891)

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