Innu

Publié le par François Hameau

Nation indienne de la province de Québec

Les Innut, ou Montagnais, vivent à l’extrémité sud-est de la province de Québec. Chasseurs et trappeurs, ils se trouvent actuellement menacés par les immenses barrages construits par la compagnie "Hydro-Québec".

Les Innut (ou Innuat) (au singulier : "Innu") sont des Algonquins.

Les Innut vivaient de la pêche, de la chasse au caribou et à l’élan, ainsi que du piégeage des animaux à fourrure dans les forêts du nord de l’estuaire du Saint-Laurent, entre le Lac Saint-Jean et Terre-Neuve, en particulier le long de la rivière La Romaine.

Vivant sous un climat aux hivers très rudes et aux étés courts, ils ne peuvent pratiquer l’agriculture.

Ils habitent des abris coniques recouverts de branchages et de peaux non tannées. Ils utilisent l’écorce avec une grande habileté, fabriquant des récipients en écorce de bouleau, des canoës d’une grande légèreté. Ils ont développé la vannerie en éclisses de bois.

Au début du XVIè siècle, des chasseurs de baleines bretons et basques commencent à fréquenter les alentours de Terre-Neuve, ainsi que l’estuaire du Saint-Laurent et la côte du Labrador. Ils installent sur les plages des campements d’été où ils dépècent les baleines et font sécher les morues. C’est là qu’ils entrent en contact avec les chasseurs innut qui échangent avec eux des fourrures contre des ustensiles et des outils européens. En 1534, Jacques Cartier, remontant le Saint-Laurent, rencontre les Innut venus commercer avec les Blancs. Les Basques installent un poste de traite à Tadoussac sur la rivière Saguenay.

Les relations entre Français et Innut sont excellentes. Les Innut, que les Français appellent Montagnais, essaient d’impliquer leurs nouveaux amis dans leur conflit avec les Mohawks, jaloux de la réussite commerciale des Innut. En 1609 et 1610, Français et Innut montent plusieurs attaques contre les Mohawks.

A la même époque, des missionnaires franciscains sont envoyés pour convertir les "sauvages" de Nouvelle-France. Les Franciscains ne se contentent pas de baptiser, mais entendent changer le mode de vie et les coutumes des Indiens. Ils sédentarisent les Innut et tentent de leur imposer l’agriculture dans une région au climat subarctique. Les Indiens convertis sont faits sujets du roi de France. Mais en 1629, les Innut se révoltent, s’allient aux Anglais et chassent les Français.

A partir de 1632, la France, instruite par ce désastreux résultat, envoie en Nouvelle-France des missionnaires jésuites plus respectueux des indigènes. Les Jésuites offrent un fusil à chaque converti. Cet afflux d’armes à feu provoque la rivalité et la guerre entre Indiens qui se battent pour demeurer les partenaires privilégiés des marchands de fourrure. Les compagnies de traite de la fourrure déclinent peu à peu.

Les Français abandonnent le "Nitassinan", le territoire innu, jugé sans intérêt. Les Innut demeurent à l’écart des guerres qui ravagent le Bas-Canada au XVIIIè siècle et, du fait de leur isolement, réussissent à maintenir en grande partie leur mode de vie traditionnel basé sur la chasse et la trappe jusqu’au début du XXè siècle.

Les communautés innut traditionnelles passent l’hiver "dans le bois" où elles se livrent à la chasse et au piégeage. Les Innut passent l’été dans les villages du sud en bord de mer, où ils pêchent et pratiquent l’artisanat et divers métiers. Les Innut parlent toujours le français québécois.

C’est en 1963 que la Compagnie Hydro-Québec, devenue compagnie d’état, se lance dans de gigantesques projets de barrages concernant toutes les rivières de la partie centrale et orientale du pays innu. Cette manière de produire de l’énergie électrique est présentée comme parfaitement écologique. Pourtant, elle affecte profondément le pays : déboisement massif, disparition du gibier, bouleversement du réseau hydrographique et du régime climatique. Le développement affecte les communautés innut qui voient leurs eaux polluées, leurs territoires de chasse réduits et envahis par les touristes et les chasseurs sportifs, leur société traditionnelle sérieusement menacée.

Depuis 1979, partant de la base de Goose Bay au Labrador, les avions de l’OTAN pratiquent des vols d’entraînement à basse altitude au-dessus des territoires de chasse innut malgré les nombreuses protestations et manifestations des Indiens et des écologistes. Ces exercices dangereux ont toutefois cessé au début des années 2000.

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