Pawnee

Publié le par François Hameau

Nation indienne du Kansas et du Nebraska.

Les Pawnees célébraient la cérémonie de l’Etoile du Matin, marquée par un sacrifice humain. Ils mènent une guerre permanente contre les tribus voisines, mais se montrent amicaux avec les Blancs, fournissant des éclaireurs à l’armée. En 1876, ils sont contraints de se retirer sur une réserve du Territoire Indien.

Un peuple de langue caddoane

Les Pawnees sont de langue caddoane comme des Caddos proprement dits, les Wichitas vivant en Louisiane, au Texas et en Arkansas, et les Arikaras du Dakota du Nord. Ils semblent s’être séparés de leurs parents du sud au XVè siècle pour atteindre la région qui allait devenir le Kansas. C’est là que les rencontrent les explorateurs espagnols Francisco de Coronado en 1541 et Juan de Onate en 1601.

Au XVIIè siècle, les Pawnees sont divisés en deux groupes. Au sud, le long de la rivière Arkansas, vivent les Black Pawnees, comprenant les Grand Pawnees, les Republican Pawnees et les Tapage Pawnees. Les Skidis se sont avancés au nord de la rivière Platte, le long de la rivière du Loup. Ils sont souvent appelés Pawnees Loups.

Les Pawnees construisaient des villages faits de grandes huttes de terre de forme arrondie pouvant abriter plusieurs dizaines de personnes, toutes liées par la parenté. Les provisions, les ustensiles de toutes sortes, ainsi que les nombreux chiens et parfois en hiver les chevaux, trouvent place à l’intérieur de ces vastes constructions en forme de dôme.

Les femmes pawnees cultivent de petits champs en bordure des cours d’eau, faisant pousser maïs, courges et haricots, ainsi que le tournesol et le tabac. En plus du tannage des peaux et de la fabrication des vêtements et de nombreux objets, elles pratiquent la vannerie, la poterie et le tissage des fibres de végétaux sauvages.

Les hommes chassent et pêchent, construisent les maisons et assurent la protection des villages contre les raids ennemis. Les Pawnees abandonnent leurs villages à la saison des grandes chasses, suivant les bisons et les élans en utilisant des tipis transportés sur des travois. Après l’acquisition des chevaux, leurs expéditions de chasse et de guerre les mènent parfois de l’est du Wyoming jusqu’au nord du Nouveau-Mexique. Seuls parmi les Indiens des Plaines, les hommes pawnees avaient la tête rasée, à part une touffe de cheveux sur le sommet du crâne, une coiffure rappelant celle Indiens du Nord-Est.

Certains traits de la culture pawnee ont été perçus comme liés à la civilisation des bâtisseurs des « mounds » dont les vestiges parsèment tout le Sud-Est et les vallées du Mississippi et de l’Ohio.

La religion pawnee

La religion pawnee présente des traits qu’on ne retrouve chez aucune autre nation indienne. Les Pawnees ont une caste de prêtres très puissants qui étudient le ciel et les astres. Ils ont tracé de remarquables cartes du ciel. Ils célèbrent des cérémonies destinées à favoriser la chasse et surtout l’agriculture dont la nation dépend. Les Pawnees croient en une force supérieure, Tirawa, représenté par le soleil qui, avec la terre, a engendré l’Etoile du Matin qui préside à la végétation et à l’agriculture.

Les Pawnees célèbrent la cérémonie de l’Etoile du Matin au cours de laquelle est accompli le sacrifice rituel d’une jeune fille, le seul cas de sacrifice humain connu au nord du Rio Grande, du moins à l’époque historique.

Au printemps, une jeune fille d’une tribu ennemie est capturée et traitée avec affection jusqu’au moment du solstice d’été. A l’aube du jour du solstice, les prêtres s’emparent de la jeune fille et peignent son corps moitié en rouge, moitié en bleu, afin de représenter le jour et la nuit. Puis elle est liée à un cadre de bois et percée de flèches au moment où l’Etoile du Matin se lève. Son corps est ensuite déposé sur le sol pour fertiliser la terre.

Cette coutume, qui s’est perpétuée jusqu’au début du XIXè siècle, n’est pas approuvée par tous les Pawnees. En 1816, un jeune guerrier nommé Petalesharo, a le courage de sauver la jeune fille comanche déjà liée pour le sacrifice. Soutenu par une majorité d’hommes et fêté comme un héros, Petalesharo a gain de cause et met ainsi fin à cette coutume cruelle et à la crainte que les prêtres entretiennent dans la tribu.

Amis des Blancs

Au XVIIIè siècle, les Pawnees du sud commercent régulièrement avec des marchands français qui remontent le Missouri. Au traité de Paris de 1763, la France perd ses possessions américaines et commerce de la fourrure décline. Les Pawnees du sud rejoignent alors ceux du nord, les Skidis du Nebraska.

Le Pawnees sont en guerre permanente avec la plupart des nations indiennes qui les entourent, Lakotas, Cheyennes, Arapahos, Comanches, Kiowas. Les Pawnees les considèrent comme des envahisseurs, ce qui semble historiquement vrai, les Pawnees ayant probablement occupé les Plaines du sud depuis le XVIè siècle.

Recherchant des alliés contre de si puissants ennemis, les Pawnees vont adopter une politique de soutien systématique aux colons blancs. Pourtant, dès le milieu du XIXè siècle, le gouvernement américain oblige les chefs pawnees à céder aux Etats-Unis pratiquement toutes les terres de la nation, l’exception d’une petite réserve de long de la Loup River, au Nebraska. Les Pawnees sont très affaiblis par plusieurs épidémies de variole.

A partir de 1865, un bataillon d’éclaireurs pawnees est constitué sous les ordres des capitaines Frank et Luther North, afin de guider les soldats du général Patrick E. Connor et combattre les Lakotas et les Cheyennes qui résistent à l’invasion de leurs terres dans la vallée de la Powder River.

Le chef pawnee Sky Chief organise avec ses guerriers la protection des voies ferrées en construction. L’aide que les Pawnees apportent aux Blancs excite contre eux la fureur des Lakotas. Dans l’été 1873, un parti de guerriers lakotas rencontre au Nebraska un important groupe de Pawnees en train de chasser le bison. Les Lakotas se jettent sur les Pawnees et les massacrent, y compris les femmes et les enfants, jusqu’à l’arrivée d’un détachement de soldats. Environ cent cinquante Pawnees, y compris Sky Chief, trouvent ainsi la mort.

Exilés en territoire indien

Malgré les sacrifices endurés par les Pawnees et leur indéfectible amitié envers les Blancs, les Etats-Unis les contraignent en 1876, sous prétexte de les soustraire aux attaques des Lakotas, à abandonner ce qui leur restait de terres au Nebraska et à s’installer en Territoire Indien, le futur Etat d’Oklahoma, au sud de la réserve Osage.

Un peu plus de deux mille Pawnees vivent toujours en Oklahoma. Ils donnent chaque été un beau festival où ils font revivre leurs chants, leur poésie et leurs danses.

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