Mandan

Publié le par François Hameau

Nation indienne du Dakota du Nord et de la moyenne vallée du Missouri.

Les Mandans vivaient d’agriculture et de chasse au bison le long du Missouri. Des voyageurs, comme Bodmer et Catlin, leur rendent visite vers 1830. En 1837, une épidémie de variole les détruit presque entièrement. Ils occupent actuellement la réserve de Fort Berthold au Dakota du Nord avec les Hidatsas et les Arikaras.

Un peuple de la Prairie

Les Mandans sont de langue siouanne, comme leurs alliés les Hidatsas. Ils pourraient avoir été au XVè siècle le premier peuple siouan à s’installer dans les Plaines du nord, venant de la région de l’Ohio et se dirigeant vers les sources du Mississippi. Ils auraient ensuite atteint le Missouri et remonté le fleuve jusqu’à l’endroit où il change de direction vers l’ouest. C’est là qu’au milieu du XVIIè siècle, les Mandans ont leurs premiers contacts avec les Blancs.

Les Mandans sont typiquement des Indiens des Prairies, vivant à la fois de l’agriculture comme ceux du Nord-Est et de la chasse au bison comme ceux des Plaines.

Les hommes célébraient une cérémonie du bison et les femmes une cérémonie du maïs. Sur les rives du Missouri et de ses affluents, les Mandans avaient installé de gros villages entourés de palissades. Autour des villages, les femmes cultivaient le maïs, la courge, le haricot, le tournesol et le tabac. Il est probable qu’avant l’acquisition des chevaux, ils s’aventuraient déjà dans les plaines pour chasser le bison à pied. A partir du XVIIIè siècle, munis de chevaux, ils ont pu mener des expéditions de chasse plus lointaines et plus fructueuses. La chasse a pris alors une plus grande place dans leur économie et dans leur culture qui s’est rapprochée de celles des tribus vivant plus l’ouest, en particulier des autres peuples siouans.

Un village mandan pouvait compter jusqu’à une centaine de grandes huttes en formes de dôme, faites d’une solide charpente de bois. Celle-ci était recouverte de branches de saule et d’herbe tressées sur laquelle était posée une épaisse couche de terre. Chaque maison abritait une famille étendue pouvant compter plusieurs dizaines de personnes, à laquelle il fallait ajouter des chiens et parfois des chevaux par temps de blizzard. Chaque couple disposait avec ses enfants d’une pièce le long du mur extérieur. Une ouverture était pratiquée au sommet de la hutte pour laisser échapper la fumée du feu central. La maison avait un couloir d’accès où l’on pouvait abandonner raquettes à neige, manteaux, etc. Sur les toits de ces maisons extrêmement solides, les Mandans pouvaient se rassembler pour jouer ou assister à des spectacles et à des cérémonies. Un vaste espace libre était ménagé au centre du village.

L'Okeepa

Les Mandans célébraient au solstice d’été une cérémonie qui s’apparentait à la Danse du Soleil des Indiens des Plaines. C’était l’Okeepa. A la différence de la Danse du Soleil, qui est toujours l’objet d’un voeu personnel, l’Okeepa était un rite initiatique marqué par de rudes épreuves physiques et psychologiques qui touchait tous les jeunes garçons de la tribu, marquant leur passage à l’état d’homme. L’Okeepa était un rituel très complexe qui rappelait au peuple mandan ses mythes de création et servait aussi à assurer à la tribu de bonnes chasses et de bonnes récoltes, et à donner à de jeunes garçons courageux l’occasion de se distinguer.

Les Mandans entretenaient des rapports amicaux avec leurs voisins les Hidatsas et leur tribu associée les Crows, mais ils combattaient farouchement les Arikaras, les Lakotas et parfois même les Cheyennes.

Contrôlant la grande voie de communication que constituait le Missouri, les Mandans servaient d’intermédiaires commerciaux entre les nations indiennes, puis entre les Indiens et les commerçants blancs installés dans la région dès la fin du XVIIè siècle.

Visités par Catlin

L’expédition de Lewis et Clark passe l’hiver de 1804-1805 dans un village mandan. Elle est reçue avec amitié et générosité par les Indiens. Les Mandans acquièrent auprès des Blancs une réputation d’hospitalité qui va attirer chez eux plusieurs expéditions.

Le peintre George Catlin arrive chez les Mandans en 1832. Il y restera un an et demi, réalisant de nombreux tableaux et dessins. Ses lettres montrent son amitié et sa grande admiration pour les Mandans. Il apprend leur langue. Il remarque des individus blonds aux yeux bleus parmi les gens qu’il rencontre. En rapprochant des termes de la langue des Mandans de ceux de la langue gaélique, il avance une théorie selon laquelle les Mandans seraient les descendants d’explorateurs gallois qui leur auraient rendu visite au XIVè siècle.

En 1833 et 1834, le peintre suisse Karl Bodmer peint de nombreux portraits de guerriers mandans, et son compagnon, le prince Maximilien de Wied décrit leur vie dans son journal. A ce moment, l’un des principaux chefs mandans est Mato Tope.

Anéantis par la variole

En 1837, un navire de commerce fait relâche dans l’un des plus importants villages mandans. Il y a deux cas de variole à bord. Pourtant le capitaine laisse ses hommes se mêler aux Indiens. Le village qui compte mille six cent habitants est presque entièrement anéanti en quelques semaines. Les Arikaras s’emparent du village, épargnant cependant les cent vingt-cinq Mandans survivants.

En 1871, les Mandans, avec les Arikaras et les Hidatsas également touchés par des épidémies de variole, se regroupent près de Fort Berthold sur le Missouri où le gouvernement américain leur accorde une réserve.

Dans les années 1950, les Trois Tribus Associées voient leurs terres, situées en bordure du fleuve, inondées pour la construction du barrage Garrison. Elles perdent ainsi plusieurs de leurs communautés et la plus grande partie de leurs terres agricoles.

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