cheval indien

Publié le par François Hameau

Acquisition des chevaux par les peuples des Plaines

Acquisition des chevaux par les peuples des Plaines

cheval indien

L’ancêtre du cheval, un animal de la taille d’un chien, avait disparu d’Amérique du Nord depuis le pléistocène. Le cheval moderne est réintroduit par les Européens, en particulier par les expéditions espagnoles des XVIè et XVIIè siècles au Mexique et dans le sud-ouest des actuels Etats-Unis.

Echappés dans les déserts et les prairies, ces chevaux espagnols s’adaptent bien à leur nouvel environnement et prolifèrent.

Ce sont probablement les Comanches et quelques tribus du Plateau qui ont les premiers utilisé le cheval. De là, le précieux animal est passé de tribu en tribu, par le troc et le vol. Pour les nations des Plaines, la capture de chevaux chez l’ennemi était équivalent à un exploit guerrier. Le cheval a été bientôt utilisé pour la chasse au bison, rendant celle-ci beaucoup plus facile et sélective. Grâce au cheval, le transport des marchandises et des personnes est devenu beaucoup plus aisé. On a adapté au cheval les travois à chiens. C’est ainsi que le tipi, la tente de peaux de bison, jusque-là un simple abri de chasse, a pu devenir l’habitation principale des tribus nomades des Plaines. La mobilité des tribus s‘est accrue, les ambitions guerrières également.

Durant les guerres que l’armée américaine a livré aux Indiens dans la seconde moitié du XIXè siècle, les soldats abattaient, chaque fois qu’ils le pouvaient, les chevaux des Indiens, rendant ainsi les tribus totalement vulnérables. Les fonctionnaires responsables des réserves s’efforçaient de remplacer les chevaux de chasse ou de guerre des Indiens par des chevaux de trait afin de promouvoir l’agriculture, moyen privilégié d’assimilation au mode de vie des Blancs.

Récemment, des tribus comme les Nez-Percés ont restauré l’élevage des célèbres apaloosas. Le cheval, la pratique de l’équitation tiennent toujours une grande place dans les communautés indiennes, surtout chez les jeunes traditionalistes.

Appelés mustangs, plusieurs milliers de chevaux sauvages vivent dans l’Ouest, notamment au Wyoming, au Montana et en Idaho. Considérés comme un gibier, voire une nuisance, ils ont connu encore récemment de véritables massacres. Une loi fédérale de 1908 autorise l’abattage de tout cheval sauvage trouvé sur le domaine public. Sous la pression des éleveurs de bovins, une traque aux chevaux sauvages est entreprise par l’administration. Dans les Pryor Mountains au Montana, un dernier grand troupeau est repéré en 1963. Deux cents chevaux sont capturés et abattus et leur viande mise sur le marché pour faire de la pâtée pour chiens. Les abattages se poursuivent jusqu’à ce qu’en 1971 le Congrès vote une loi de protection, faisant des Pryor Mountains un "Refuge National pour les chevaux sauvages d’Amérique". Ils ne seraient plus, au début des années 2000 que 36 000. Ceux qui veulent reprendre les captures et les abattages invoquent des problèmes de surpâturage, ce qui peut surprendre quand on voit sur quelles immensités de prairies et de montagnes isolées ils vivent. Comme pour les bisons, les Indiens et les écologistes s’efforcent de les défendre.

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