Black Kettle (vers 1803-1868)
Chef des Cheyennes du Sud
Chef cheyenne partisan de la paix, il échappe au massacre de Sand Creek en 1864, mais trouve la mort en 1868 à Washita River sur la réserve cheyenne du Territoire indien.
Un chef pacifiste
Son nom cheyenne est "Motavato". Durant sa jeunesse, Black Kettle mène la vie d’un guerrier cheyenne, combattant les Utes, les Pawnees. Dans les années 1850, il est un chef très écouté pour sa sagesse et sa modération.
En 1861, il s’engage à assurer la sécurité des émigrants sur la piste de Santa Fé, s’efforçant de demeurer en paix avec les Blancs. En 1863, avec de nombreux chefs des nations des Plaines du Sud, il rencontre le président Abraham Lincoln à Washington.
Durant l’été et l’automne 1864, le 3ème régiment de volontaires du Colorado commandé par le colonel John M. Chivington multiplie les attaques et les provocations contre les Cheyennes et les Arapahos. Le meurtre délibéré de Lean Bear, un partisan de la paix, provoque la fureur des Indiens. Les "Dog Soldiers" cheyennes harcèlent l’armée et lancent des attaques contre les colons installés sur leurs territoires de chasse. Malgré la peine que lui cause la mort de son ami Lean Bear, Black Kettle rejette le parti de la guerre.
Le massacre de Sand Creek (29 novembre 1864)
Le 28 septembre, le major Edward W. Wynkoop commandant de Fort Lyon, organise un conseil entre le colonel Chivington, John Evans, gouverneur du Colorado et les Cheyennes pacifistes à Camp Weld, près de Denver. Black Kettle, inquiet, veut assurer la sécurité de son peuple. Le gouverneur Evans lui conseille, ainsi qu’aux chefs arapahos Left Hand et Little Raven, de s’installer à Sand Creek, un petit affluent de la rivière Arkansas, où il sera, lui assure-t-on, sous la protection de l’armée. Confiant, Black Kettle y conduit les siens, environ six cents personnes. Il est suivi par les Arapahos de Left Hand, tandis que Little Raven, méfiant, s’installe au sud de la rivière Arkansas. Black Kettle fait hisser un drapeau américain bien visible au-dessus des tipis. Le major Scott J. Anthony, le nouveau commandant du fort, incite les Indiens qui campent autour de Fort Lyon à s’installer à Sand Creek et encourage même les guerriers à aller chasser le bison à plus de quatre-vingts kilomètres de là.
A l’aube du 29 novembre 1864, Black Kettle aperçoit d’un fort contingent de soldats qui approche. Il fait aussitôt dresser un drapeau blanc à côté de la bannière étoilée. Mais les soldats se lancent à l’attaque du camp. Il s’agit des Volontaires du Colorado du colonel John M. Chivington. Les soldats, ivres pour la plupart, se jettent sauvagement sur le camp qu’ils savent sans défense, massacrant les vieillards, les femmes et les enfants qui sortent des tipis. Puis ils scalpent tous ceux qu’ils trouvent et mutilent de la plus atroce façon plusieurs centaines de personnes. Black Kettle est blessé, mais il parvient à s’échapper.
Malgré le choc terrible de l’horrible massacre de Sand Creek, Black Kettle continuera pourtant à prêcher la paix comme le seul moyen d’empêcher l’extermination de son peuple.
Black Kettle est l’un des signataires du traité de Medicine Lodge de 1867 par lequel les nations indiennes du sud acceptent de s’installer sur les réserves du Territoire Indien. Mais les empiétements des colons avides de terres s’exercent même sur le territoire reconnu aux Indiens. Les Indiens partisans de la résistance dénoncent le pacifisme de Black Kettle dont la lâche crédulité a provoqué, assurent-ils, le massacre de Sand Creek.
Washita River (27 novembre 1868)
Black Kettle s’installe en Territoire Indien, sur la Washita River, là où il sait que les siens seront en sécurité. Ceux qui le suivent sont en majorité des femmes et des enfants, des vieillards et des malades. Il va déclarer ses intentions pacifiques au commandant de Fort Cobb. Pourtant, le 27 novembre 1868, la tragédie de Sand Creek se répète : le 7ème régiment de cavalerie du célèbre lieutenant-colonel George A. Custer attaque le village de Black Kettle. Celui-ci est abattu alors qu’avec sa femme, il tentait de traverser la rivière. Un éclaireur osage prend son scalp.
Black Kettle a montré un courage exceptionnel pour protéger les siens, en tentant à tout prix de préserver la paix avec les Blancs. Il l’a payé de sa vie.